Faites-vous toujours confiance aux médias ou aux journalistes en général? Croyez-vous qu’avec l’assurance qu’ils n’auront pas à dévoiler leurs sources d’information devant les tribunaux et qu’ils seront à l’abri de toutes sanctions vous donnera des textes plus crédibles ou moins crédibles?
Vous savez, n’importe qui peut se dire journaliste, chroniqueur, analyste etc. Ces personnes ne sont soumises à aucune corporation professionnelle comme le sont les ingénieurs, médecins, avocats, infirmières etc.
Elles n’ont pas à respecter un code de déontologie puisque la Loi ne leur en impose aucun. Ainsi, elles n’auront pas à répondre de leur conduite devant un comité de discipline qui pourrait les sanctionner et à la limite suspendre leur droit de pratique en cas de fautes.
Imaginons un cas où un journaliste salit votre réputation et vous le poursuivez en diffamation. Devant le juge, il refuse de répondre à vos questions en invoquant ses sources journalistiques.
Comment, alors, aller vous faire la preuve que sa source à la base de son texte n’était qu’un menteur? Ou encore, comment aller vous prouver que ce journaliste n’était pas de mauvaise foi en lançant une nouvelle qui a porté atteinte à votre réputation?
Les médias ou les journalistes peuvent-ils publier des informations ou le contenu de documents sachant ou devant savoir qu'ils ont été obtenus en fraude à la Loi?
Sont-ils à l’abri de toute poursuite criminelle lorsqu’ils savent ou devraient savoir que les informations ou les documents qu’ils obtiennent de leurs sources ont été volés à leur employeur par exemple et qu’ils décident de s’en servir pour publier une nouvelle qui risque de compromettre le droit à un procès juste et équitable d’un accusé?
Nous espérons que la Cour suprême répondra à ces questions.
Me Guy Bertrand